Before your war against the suburbs began
Tu es enceinte de 8 mois. Le petit profite du fait que tu sois détendue pour, enfin, s’étirer, se déplacer après qu’il ait été bercé toute la journée grâce à tes déplacements.
La mère du bébé que vous attendez, dort à côté de toi. Tu viens de voir son ventre se déformer.
Le voisin d’en haut monte l’escalier. Tu te réveilles. Tu appréhendes la « discussion » qu’il risque d’avoir avec son fils dont la chambre est située toute au-dessus de votre tête. Puis ton ventre s’étire.
Ça y-est, c’est reparti pour une autre nuit d’engueulade. Cette fois c’est court. Le jeune entre dans sa chambre, claque la porte. Tu espères qu’elle dort. Tu croyais qu’en quittant le triplex, vous auriez la paix.
Tu tentes de dormir malgré tout, puis, tu l’entends pleurer. Tu te retournes puis tu dis à ton chum que ça n’a plus de bons-sens, que tu ne pourras être forte à l’accouchement si tu es trop fatiguée. Et puis tu t’attriste pour le grand, en haut.
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Le petit est né. Il est de toute beauté mais il pleure beaucoup. Le voisin d’en haut ose se plaindre. Quand Ti-pou s’endort tout l’monde dort. Vraiment? Non, l’ado ne subit plus les humeurs de son père. Tant mieux! Mais l’ado. répare des appareils électroniques. Ma foi, il s’est parti une buziness. Chacune des vis qui tombent te garde en alerte. Tu anticipes la prochaine. Il est 4 heure du matin.
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Tu ne veux plus personne au-dessus de ta tête. Tu veux la paix. Un peu à l’ouest de ton quartier il y a une section où les vétérans ont habités ces petites maisons entourées d’immenses arbres et tout près du grand fleuve. Tu oses croire que tu pourrais, peut-être, en trouver une à un prix raisonnable. Tu la trouves.
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Le petit vous dépasse maintenant tous les deux. Il ne reconnait que cette maison comme étant la sienne. Tu as joué au hockey avec lui dans la rue comme quand tu étais tit-cul. Puis, c’est là qu’il a pédalé pour la première fois.
Tu as étendu le linge sur la corde. Puis l’hydro a enlevé le poteau. Fini la fraiche odeur du linge étendu. Ti-Pou a joué dans son carré de sable. Le carré délaissé a cédé la place au cabanon qui contient les vélos, les traineaux…
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Vous habitez une petite maison avec une entrée pour l’auto, une cour, un jardin, une piscine et vous tondez le gazon lorsqu’il est long.
Beau texte encore!
RépondreSupprimerJe dois être parano, je subodore un ti peu que mes derniers commentaires ne sont pas étrangers à sa genèse...
C'est vrai, les voisins du dessus sont (presque) toujours des usines à bruit (on en sait quelque chose, crois-moi!).
C'est vrai, la banlieue (même celle du 514...)a ses avantages, surtout quand poupon et cie pointe le bout de son nez dans notre vie (combien j'ai vu de p'tites familles finir par s'exiler là-bas au loin...).
Mais bon, la ville c'est pouvoir faire ses commissions à pied dans son quartier( et errer-Dumas- dans son labyrinthe parfois calme, parfois agité).
La ville c'est croiser des gens, pas seulement des pousseux de tondeuses(en passant, en vlà d'autres usines à bruit...j'parle même pas du filtre à piscine).
La ville la vie, la banlieue l'ennui(pour moi ce fut presque mortel).
Mais j'ai quand même de bons amis dans ce dernier cercle de l'Enfer climatisé...;-)
On s'invite, on s'taquine. Ainsi va la vie.
Yves;-)