Drelin!

Deux anecdotes concernant le téléphone en classe :

Une étudiante est dans les escaliers et discute avec son enseignante.   Elle est en sanglots et elle explique qu’elle vient d’apprendre que sa grand-mère vient de rentrer d’urgence à l’hôpital.  L’enseignante lui répond, ''cela t’apprendra de répondre à ton cell en classe.''!

Un enseignant, exaspéré devant les appels réguliers d’une mère à sa fille, 15 minutes avant la fin des cours, répond rapidement à sa place et dit, à la l’appelante tenace, que sa fille n’ira pas souper chez elle, qu’elle a mieux à faire!

Franchement là, quand j’ai entendu l’enseignante dans l’escalier, je l’ai regardé avec un air qui exprimait combien je la trouvais épaisse.  Et le prof, s’il avait parlé ainsi à un de mes parents, je lui aurais fait savoir.  En effet, la mère persistante aurait dû démontrer plus de jugement, mais ce n’est pas notre rôle de l’éduquer.  On a assez de sa fille.  On peut par contre l’informer.

Moi j’ai discuté avec mes élèves.   Ils comprennent que cela nuit à leur concentration.   Mais je dois tout de même le leur rappeler assez souvent. En fait, au même rythme que pour les jasettes, les retards et le reste.  Il est arrivé plus d’une fois où un élève cherchait une information relative au sujet discuté en cours et que cela a contribué au contenu.  Je me retrouve donc confrontée à avoir à faire preuve de jugement par rapport à ce phénomène récent.   Ce n’est pas l’outil le problème.   C’est son utilisateur.   16 ‘’ en avant de l’écran comme dirait un des techniciens en informatique de mon centre.  S’il fallait retirer tous les outils demandant du jugement à ceux qui ne savent s’en pas servir…j’pense seulement aux routes là…
Je ne suis pas du genre à faire la police, à moins que cela nuise à d’autres qu’à l’élève lui-même.   Mon boss n’est pas d’accord avec moi, mais je crois en la responsabilisation de chacun.  Ce n’est pas du laxisme, c’est une croyance profonde.   En fait, ma tactique c’est de les impliquer plus dans leur formation et de leur montrer les conséquences de leurs choix.   Pour moi, ça marche.    Mais certains m’ont dit qu’il se passe des choses sans que je m’en rende compte.   Les plus jeunes ont plus de difficulté à résister à l’appel.   C’est l’cas d’le dire.   Mphhf!

Non mais sans blagues, j’ai l’impression qu’on devient extrêmement paresseux ou peureux devant la discussion réelle, avec l’âge.   Mon fils et ses amis discutent tout comme moi à cet âge, de tous les maux de ce monde et combien il y a de l’hypocrisie et encore tout du même discours qu’on eux les Coupland, Rogers, Sartre, Nietzsche… qui les inspirent.  Qui nous ont inspiré.

Pourquoi est-ce qu’on arrête?  Pourquoi est-ce qu’on embarque dans ce courant de rectitude qui éteint nos idéaux?   Pourquoi est-ce qu’on oublie?  

La fatigue?   La peur?  

WOAH!   J’arrête.

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