Les bouts de pointe de pizza.

La discussion a commencé alors que l’on parlait de nos enfants.   Fiston est absent à la fête puisqu’il est à Ottawa avec les 9 autres jeunes qui suivent Wajdi Mouawad durant cinq ans.    « Ah oui! - Rire baveux - L’ami de Bertrand Cantin (lire Cantat), celui qui a tué sa femme.   C’est super, le gars qui voulait qu’un assassin participe à la présentation de sa pièce au TNM.»    Ce n’est pas aussi simple que ça, rétorquais-je.  Mais je ne voulais pas  discuter de cela là, avec ce gars-là qui venait de manger tous les bouts de pointes de pizza des boites en disant,  « Oui j’les mange parce que c’est la meilleure partie pis que j’en rien à foutre que les autres aient juste le reste. »    Sans blagues.   
 
Donc, si le gars, Cantat, avait eu une corde dans sa cellule, on n’en serait probablement pas là à en parler.   Il en rajoute, je résume : Si j’avais tué quelqu’un alors que je conduisais saoule,  j’aurais rendu service à la société en m’enlevant la vie parce que coupable.   Bref, toute faute doit se résulter par l’ultime pénitence. 

Serez-vous surpris qu’après son insupportable laïus, il proclama avoir voté pour Harper, Charest, que les pékiss avec Marois à leur tête n’ont rien à offrir…

Bref, ce gars de 37 ans se proclama de la droite avec une fierté arrogante qui m’a permis de voir de visu le représentant de cette  espèce.   

J’ai eu à échanger sur des points discordants face à mes valeurs çà et là, mais de me retrouver devant le Whole package, comme ça, c’était une première.

Je manque d’arguments devant ce type de personne sure d’elle et ça m’exaspère.    Comme j’aimerais avoir un télé-souffleur à ces moments.  J’ai énoncé les positions anti-environnementales, l’ingérence de la religion au parlement, le gaspillage d’argent pour célébrer le soixantième de la madame aux chapeaux…   Je l’ai ébranlé de temps à autres mais je ne crois pas l’avoir amené à reconsidérer ses positions.   Cela aurait tenu du miracle me direz-vous.   On ne peut prétendre convaincre quelqu’un de transformer ses valeurs en une soirée.   Mais j’aurais aimé le voir ouvrir son esprit.  

Il m’est apparu, à cette soirée, que j’avais cessée d’avoir des échanges signifiants avec les autres.   Il m’est apparu, à cette soirée, que je n’ai pas appris à défendre mes opinions et pire encore à les reconnaître.   

Le débat est frileux, ici, je crois.   Cette impression vient d'être renforçée après avoir regardé  Real Time avec Bill Maher.

Y'm'semble...  Entéka...

Commentaires

  1. Ce n'est pas tant la droite qui m'agace que la façon pour la droite, pour une certaine droite, d'amalgamer les questions économiques, sociales, environnementales, et tutti quanti dans un même boc idéologique. Être contre la peine de mort, ce n'est pas être de gauche ou de droite, c'est s'opposer à une punition immorale qui n'est ni juste ni efficace (aux États-Unis on la remet en question, quant on ne s'y oppose pas carrément, même dans les cercles conservateurs). On peut être pour la libre entreprise et pour le marché et trouver que la monarchie est une institution absurde et anachronique. On peut être conservateur et comprendre que 1)il n'y a pas de preuve de l'existence de Dieu et on sait que la Bible est de la pure fiction. et 2)Jésus est décrit dans les Évangiles comme un socialiste radical, profondément anticapitaliste.

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  2. Voilà! Les zones grises incommodent la majorité des gens. La certitude rassure, elle conforte les sentiments, justifie les émotions souvent excessives. C'est dur dur d'être incertain. C'est dur dur de se remettre en question. C'est dur dur d'essayer de comprendre...

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