Plus ça change moins c'est pareil.

Fin de l’été 1970 au camping municipal de Ste-Agathe-des-Monts,

(Qu’est-ce que vous voulez, nous aimions fréquenter cet endroit pour la proximité des activités de plein-air et culturelles de la région); tous étaient nerveux et excités en ce qui avait trait aux évènements politique de l’époque. Toutes les discussions, les argumentations avaient un point en commun : le FLQ.

Ma sœur me fit, à ce moment-là, un aveu, à moi, sa petite sœur; elle, elle cacherait un felquiste. Je ne sais trop pourquoi, mais je la regardai alors, avec étonnement mais aussi avec admiration. Étrangement, malgré mon jeune âge, ces gens représentaient pour moi des gens de conviction (terme qui évoque ce que je ressentais); ils étaient des personnes qui transformaient le Québec et qui étaient de ma génération ou presque.

Très jeune, je fus sensibilisée à la réalité des québécois francophone, en vivant à Montréal. Souvent j’entendais mon père, qui savait tout, se plaindre des conditions des « canadiens-français ».  Il condamnait les inégalités dans l’emploi. Même ma mère, rouge comme une tomate (lire Libérale) pestait lorsque nous allions chez Eaton (les vieilles vendeuses anglaises!) et qu’alors, immanquablement, elle nous ramenait chez Dupuis Frères.



Fin de l’été 2011 dans un chalet à St-Donat,

Mon neveu, le fils de ma sœur, avoue qu’il ne connait pas d’artistes francophones, à l’exception, peut-être, de Celyne.

Lors de la soirée pluvieuse de cette fin de semaine, nous avons regardé Astérix Mission Cléopâtre. Ce visionnement poursuivait l’éducation que nous (ma p’tite gang et moi) avons entreprise auprès d'eux: LA CONNAISSANCE DE LA CULTURE FRANÇAISE.

En effet, lors d’un voyage précédant, en famille, je constatai que mon beau-frère, un autrephone (comme il aime s’appelé) dont la langue usuelle est l’anglais ne connaissait pas, tenez-vous bien, ni Gainsbourg, ni Charlebois, ni Montand, ni Dutronc, pas même Bardot, en tant que chanteuse!

Je visai ma sœur avec un de ces regards. Mais où et quand avait-elle cessé d’être québécoise, d’être francophone?

Elle a adopté le ton chanté qu’on les Franco-Ontariens. Lorsque nous ne sommes pas là, ils se parlent en anglais. C’est LA langue utilisée dans cette maison. Et lorsqu’elle parle de la politique québécoise elle vomit les mots séparatistes, nationalistes, péquistes...

Son ainé, vit en anglais comme tous ses amis qui sont d’origine francophone et qui vivent à Ottawa.

Ils habitent à Orléans en banlieue d’Ottawa depuis plus de vingt ans (MAIS CE N’EST PAS UNE EXCUSE!)



N’ayez crainte, je tiens le fort et ils ont une redoutable adversaire devant eux.
  


Commentaires

  1. R’garde l’autre qui parle! Même pas capable de mettre plus d’un artiste francophone dans la liste présentée dans le billet intitulé « I can’t wait » sur le blogue du Prof Solitaire, http://profsolitaire.blogspot.com/.
    Je me reprends :
    Étienne Daho, Elli Medeiros, Alain Bashung, Daniel Balavoine, Stephan Eicher, Niagara, Bérurier Noir, Les Négresses vertes, Elmer Food Beat; pas mes préférés mais néanmoins incontournables, Indochine… Au Québec, le post "chantons le Québec" a eu mal à sa musique mais Diane Dufresne s’en est bien sortie, Uzeb , Luc De Larochelière (mouais!). Pour moi, pas assez concluant avant la toute fin des années 80 avec l’arrivée de Leloup, les Colocs, Zébulon, Richard Desjardins…

    RépondreSupprimer
  2. C'est de l'auto-critique ça madame!

    Concernant ton billet (super bien tourné, en passant): j'en ai moi aussi dans mon entourage des "perdus pour la cause". Je veux pas dire "traître", c'est plus compliqué que ça leur affaire. Sont comme schizophrènes, genre les têtes à Papineau (Godbout). Pas raison de les lâcher cependant.
    Mais bon, je relis de ce temps-ci des vieux journaux québécois du 19ième siècle-début 20ième, et je vois que le combat est toujours le même, qu'il a été pire déjà (Québec, Montréal, Trois-Rivières, Sherbrooke anglos mur-à mur), et qu'on est malgré les apparences pas mal plus préparés à y faire face aujourd'hui.
    Les boeufs sont lents mais la terre est patiente.

    Yves

    RépondreSupprimer
  3. Lis-tu le Boréal Express?
    Journaliste, archiviste, recherchiste, curieuxiste?

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés