16 octobre: Blog Action Day :Le droit à l’éducation, à l'égalité et à l’indignation (mon droit)


Noémie entre en coup d’vent.  - Maman!-
Noémie entre et cri maman parce qu’elle en a l’habitude, que son comportement a été programmé dans un quotidien prévisible, c’est comme ça que ça se passe chez elle;  comme cela se passait chez sa maman lorsqu’elle était elle-même une petite fille.
Silence!
Noémie cri encore maman!  Rien.
On voit son petit front se plissé et ses yeux amorcer un regard inquiet. 
Elle ne voit pas encore le mot laissé là, sur l’îlot de la cuisine et qui explique où elle est, sa maman.
Noémie sait lire maintenant et elle sait aussi que si cela se produit, en fait, que si sa maman n’est pas à la maison à son retour de l’école, elle doit aller chez la voisine qui habite à côté et que cette dernière en sera toujours avisée.
Elle lit d’abord la note : Pitchounette, maman est parti à l’hôpital avec madame Bengadi.  Je reviendrai aussitôt que son mari pourra être avec elle.
Noémie s’empresse de se rendre chez la voisine puisqu’elle doit certainement en savoir plus.
-          Madame Bourette, est-ce que ça fait longtemps que maman est partie?
-          Bonjour Noémie!
-          Ah oui!  C’est vrai, bonjour madame Bourette.  Savez-vous qu’est-ce qui est arrivé à madame Bengadi?
-          Elle s’est brulé lorsqu’elle faisait à manger et elle a demandé à ta maman de la conduire à l’urgence.
-          Mais maman avait des clients aujourd’hui, elle me l’a dit.  Qu’est-ce que qui lui est arrivé à madame Bengadi?
-          Elle s’est brulée à la tête et la plaie l’empêche de porter son voile et comme elle ne peut être non couverte devant un homme elle a demandé à ta maman de la conduire.   Ta maman a dû interrompre la session de sa dernière cliente.  
-          ?
-          Il n’y avait pas de femme disponible au poste de taxi.
-          Soupir!
-          Qu’est-ce qu’il y a?
-          Ben j’voulais justement raconter à maman que la grande sœur de Bibek, dans ma classe, doit aller en Inde rencontrer son futur mari pis elle a seulement 14 ans!
-          Ben voyons!
-          Il paraît qu’elle n’arrête pas de pleurer mais que sa mère lui a dit que pour elle aussi ça s’était passé comme ça et que finalement elle était heureuse, que son mari était gentil et qu’elle était fière d’avoir eu ses beaux enfants.
-          Qu’est-ce qu’il dit de ça ton ami?
-          Sur le coup il racontait ça comme si c’était normal mais quand on lui a posé des questions, là il a réalisé qu’on ne trouvait pas ça ben correct.   Moi j’lui ai dit que je n’me voyais pas du tout prête à me marier en secondaire II.   C’est là que les autres ont réalisé que c’était ça qui arrivait, elle ne pouvait plus avoir de liberté et peut-être même ne pas pouvoir aller à l’école, au CEGEP!!!  Ici, chez nous.  Ça pas d’allure!
-          Y’a des lois pour ça Noémie, pour protéger les jeunes.
-          Ça a l’air qu’à partir de 14 ans, c’est pas pareil mais de toute façon, sa sœur n’oserait pas désobéir.
-          Ah misère!
-          Ben moi, je vais continuer d’étudier et je vais choisir un travail, j’sais pas moi, avocate, politicienne pis je vais travailler pour que les enfants d’ici aient tous les mêmes droits.
-          J’peux pas croire qu’en 2013 ont ait encore à se battre pour ces droits là.  Ma foi, dans l’temps d’le dire, on r’cule autant qu’on avait avancés durant toutes ses années!
-          Maman!
-          Allo! Merci Ginette. Pis?
-          C’est moi qui dois te poser cette question.
-          Hum!  Il fallu attendre qu’une femme médecin soit disponible!  Heureusement que la majorité des intervenants de première ligne sont des femmes.  Ça été compliqué!!!
 

Tous ont droit à la liberté de foi  et de religion mais j’ai cherché en vain,  l’endroit où était clairement écrit que toutes les femmes avaient les mêmes droits que les hommes…
 

 

Commentaires

  1. Wow! Bonne job Loulou! Tu relèves ça mauditement bien un défi, toi! Faudra t'en donner plus souvent! ;-)

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    1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    2. Merci!
      Si tu savais. Lors du processus, j'ai retiré le texte pour n'en faire qu'un résumé frustrée que j'étais de m'éloigner du sujet puisque sensibilisée à la cause féminine. Jeanette m'a interpellée. Mais anyway, l'histoire de la charte est, pour moi, nettement teintée par la fragilité des droits des femmes.
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  2. Salut Loulou, ton histoire rejoint un peu ma réflexion. Sur la dernière phrase, il n'y a pas un principe qu'on peut lire quelque part dans les droits de l'homme, que tous les êtres humains naissent libres et égaux en droit.

    Le problème ici est que les gens continuent de vivre en relation avec leurs croyances et la culture de l'étranger, ce qui crée des conflits. La conception qui fait qu'une femme à l'étranger dans certain pays est toujours reléguée au rôle de mère de famille qui tient maison subordonnée à l'autorité de son mari est nettement en contradiction avec certains choix et changements de société que nous avons vécus. Cette jeune fille qui doit aller se marier à 14 ans et cette femme qui exige une femme médecin viennent bousculer notre manière de vivre. Quand on voit un foulard islamique peu importe que la personne se dise vouloir le porter, on ne peut pas ne pas voir là le signe évident d'une femme qui se soumet à une culture où le statut de la femme est amoindri par rapport à celui qu'elle a dans notre pays. La liberté de cette enfant que ces parents vont envoyer à l'étranger marier est mis en cause dans le contexte canadien ou québécois comme tu le soulèves bien.

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    1. Tu as sûrement entendu les nouveaux arguments qui font ressortir le fait que ce sont justement les purs et durs qui revendiquent, haut et fort, le droit au port de signes ostentatoires et que la majorité de musulmans qui a justement fui ces préceptes assez récemment rétablis, petit à petit, dans leurs pays d’origine, ont décidé de se faire entendre (ça fait quoi, un peu plus de 30 ans que cela a commencés avec le sympathique Ayatollah Khomeini en Iran?).
      On entend leur bourdonnement. Je souhaite juste qu’il s’amplifie.
      Tu remarqueras que j’ai la maladie de la longue phrase.

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