Comment résumer cela...

Je choisis de me servir de ce type d'éditorial puisque je ne peux avoir accès aux documents dont il fait mention ou encore parce que je ne peux me les farcir sans me rendre à un état léthargique.

Je choisis de me servir de ce type d'éditorial puisque l'actualité ne fait que démontrer que Léo-Paul Lauzon nous offre un portrait réel.
Je choisis de me servir de ce type d’éditorial puisqu’ils sont trop rares, que j’en ai marre et qu’il faut dénoncer.
Je choisis de me servir de ce type d’éditorial même si je ne suis pas lu, seulement parce que le processus alimente mon argumentaire et que de vive voix, maladroitement, mais avec conviction, j’émets mes opinions et transmets les faits.


Esso-Impériale et la création d’emploi: un exemple de conte de fée économique

- 28 juin 2012
Les contes économiques de l’économie capitaliste font de très belles histoires à raconter mais sont sans fondement réel et ne résistent pas à l’étude objective des faits. Par exemple, les gouvernements et les affairistes n’ont de cesse de vous répéter hypocritement que si l’on baisse leurs impôts, les entreprises canadiennes seront plus compétitives, réaliseront de gros profits qui leur permettront de créer beaucoup d’emplois, d’investir massivement en recherche et en machinerie afin d’être plus novatrices, paieront plus d’impôts même avec des taux moindres, etc. Quel merveilleux conte de fée qui bat celui d’Alice au pays de merveilles. Mais il y a juste un petit «hic» à leur pensée magique : ce ne sont que de véritables gros mensonges. Des organismes internationaux sérieux comme l’OCDE, la revue The Economist, Statistique Canada et Business Week ont documenté l’impact des baisses d’impôts sur l’emploi et l’investissement et ont trouvé qu’il n’y avait aucune corrélation et que leur bébelle tordue était sans fondement. À cet effet, vous aurez intérêt à lire l’article de la revue américaine Business Week du 20 février 2012 intitulé : «A budget ban-aid on corporate taxes».

Il est vrai que les baisses d’impôts augmentent les profits, mais ils s’en vont directement dans les grosses poches des propriétaires sous forme de dividendes et de rachats d’actions et nulle part ailleurs. De ce fait, l’État s’abstient volontairement de taxer les profits des entreprises, se privant ainsi, en toute connaissance de cause, de recettes fiscales. Puis, les élus inféodés, corrompus et financés par le patronat, viennent vous dire, le cœur sur la main, que l’État n’a plus d’argent et qu’il doit absolument couper dans les services publics et qu’au nom de la solidarité intergénérationnelle, il doit absolument taxer et tarifier les services sociaux de la classe moyenne pour que «chacun fasse sa part».

N’ayez crainte, le tandem affairistes-politiciens continuera, comme il l’a toujours fait, à vous mentir à tour de bras, avec leur mercenaires de toujours que sont les économistes universitaires affranchis, leurs organismes de recherche qu’ils prétendent neutres et supposément sans but lucratif, leurs journalistes commandités, etc. Mes amis, trêve de bavardage et prenons un cas réel, soit celui de la plus grande pétrolière intégrée au Canada, Impériale-Esso, elle-même contrôlée à 70% par la plus grande compagnie au monde, l’américaine Exxon Mobil Corporation. J’ai analysé leurs propres états financiers pour les vingt dernières années, allant de 1991 à 2010. Au cours de cette période, Esso Canada a affiché un profit net de 28 milliards$ qui, dans les faits, est facilement le double en raison des nombreuses transactions inter-compagnies imposées par Exxon Mobil qui sont venues réduire artificiellement le bénéfice net de sa filiale canadienne. Même à cela, en prenant ce profit déclaré de 28 milliards$ et en le rapprochant au capital investi, Esso Canada a réalisé, au cours des dernières années, un taux de rendement moyen annuel après impôts sur l’avoir des actionnaires de 34%. Même les shylocks n’en font pas autant. Allô concurrence et absence de taux de rendement anormaux postulés dans les fameuses «lois» dites «naturelles» du marché qui n’existent pas sauf dans l’esprit des exploiteurs.

Gros investissements et création d’emplois vous dites ! Au cours des vingt dernières années, le nombre d’employés canadiens d’Esso a baissé d’un petit 66%, passant de 14 700 en 1991 à 4 969 en 2010 ; l’actif total a diminué de 4% et les immobilisations de 5% et les frais d’exploration après impôts ont représenté un gros 3% du profit net de la firme. Esso a aussi fermé, en 20 ans, 2 450 ou 57% de ses stations services et plusieurs raffineries, sans évidemment en construire de nouvelles afin de limiter artificiellement l’offre et ainsi doper le prix de l’essence.

Chers lecteurs, que j’espère assidus, ce que je vous dis ne relève pas de théories simplistes et intéressées, mais de faits réels recueillis à même les états financiers d’Esso Canada. Voilà ce qui arrive lorsqu’un pays privatise, encore plus à des étrangers, ses propres ressources naturelles et ses services publics. La collectivité, tout en se faisant arnaquer, ramasse des miettes et les opportunistes collectent le jack pot. Au moins, si l’argent de l’exploitation de notre propre pétrole et gaz naturel restait au pays, mais tel n’est jamais le cas. Voilà pourquoi plusieurs pays d’Afrique, qui détiennent de formidables ressources naturelles, sont pauvres. Ils se font littéralement voler leurs biens par des étrangers, souvent occidentaux, avec l’appui de politiciens véreux et corrompus à l’os.

Revenons à Esso Canada pour dire que 80% de ses immenses bénéfices ont été versés à leurs actionnaires, soit 23 milliards$ sur 28 milliards$. Et comme Esso est détenue à près de 90% par des étrangers, 19 milliards ou 68% de ses profits, réalisés ici au Canada à même notre pétrole et sur le dos des Canadiens, sont sortis du pays pour aller gonfler le compte de banque de la compagnie-mère Exxon Mobil et des autres étrangers. La belle affaire, on se fait arnaquer par des étrangers qui utilisent nos propres ressources naturelles et, après leur larcin, ils partent avec leur butin. Ça prend juste des colonisés comme nous pour accepter un tel appauvrissement collectif au profit des transnationales étrangères. En passant, le Canada et le Québec sont les endroits occidentaux qui contrôlent le moins leur économie. Et n’oubliez pas dans vos prières que, qui dit contrôle étranger, dit dette permanente qui, par le droit à la propriété privée qu’il confère, permet aux étrangers de faire ce qu’ils veulent au pays. Avec le contrôle étranger de nos entreprises, ça signifie que l’argent va sortir du pays pour toujours. Cette dette permanente découlant de la propriété étrangère est beaucoup plus nocive pour la souveraineté de tout pays que les emprunts ou la dette publique, mais les exploiteurs n’en parlent jamais, préférant nous faire peur avec la dette publique du Québec et non celle découlant de la propriété étrangère de nos entreprises, de nos ressources naturelles, de nos services publics, etc.

L’étude des données financières d’Esso Canada permet aussi d’illustrer l’illusion de la richesse collective créée par l’augmentation du produit intérieur brut (PIB). Ainsi, lorsque le prix de l’essence augmente, le PIB établi au prix du marché augmente également, créant une fausse impression de richesse collective. Il en est de même lorsque le prix des aliments, des loyers, des transports, etc. augmentent. Dans les faits, lorsque le prix de l’essence s’accroît, cela provoque une hausse du PIB, mais les Canadiens et les Québécois s’appauvrissent car l’argent pigé dans les poches de la classe moyenne s’en va dans celles des propriétaires capitalistes souvent étrangers. Le PIB peut avoir une certaine signification s’il existe des politiques de redistribution équitables de la richesse. Dans plusieurs pays comme les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et le Canada, il est vrai qu’ils ont de gros PIB par habitant, mais qui malheureusement concentrés dans les mains d’une minorité. Aux States, ils ont un gros PIB par habitant et des tonnes de pauvres et de working-poors.

Sur cela, je vous quitte à regret, en vous demandant de méditer sur le titre de ces deux articles récents. Premièrement, celui du journal Les Affaires du 7 janvier 2012 : «Exxon Mobil : des profits peu importe le prix du baril» et deuxièmement celui de la revue américaine Business Week du 30 janvier 2012 : «We are not running out of resources (oil and gas). Quite the contrary. And in our abundance lies a paradox». Bonne méditation ! Encore une fois, ils vous mentent comme toujours en prétextant que les hausses du prix de l’essence étaient dues à une rareté occasionnée par la demande époustouflante de la Chine, de la guerre en Irak, des problèmes en Iran, des ouragans, etc. Il n’y a jamais eu pénurie de pétrole et c’est le président d’Exxon Mobil qui l’a dit lui-même.

Tout cela est surprenant et inquiétant.  Certains diront qu'il divague.  Vraiment?

Son blogue est publié dans celui du Journal de Montréal!?  Je dirais que c'est un coup d'épée dans l'eau.

Commentaires

  1. Très très intéressante lecture!
    Merci Shitfuckinassgobbler, euh j'veux dire Loulou!;-)

    Et bonnes vacances!!!

    Yves;-)

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    1. Merci!

      J'ajouterai que je compte prendre du soleil, me baigner, jouer dans mes plates-bandes visiter le Québec et transmettre de la bonne humeur. Je pense que je le pourrai, je vais réussir. Oui, je le peux.

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  2. J'ai jadis pensé que Lauzon était un sympathique altermondialiste marginal à prendre avec un grain de sel.

    Mais pour l'avoir écouté et lu depuis quelques années, je lui accorde maintenant beaucoup plus de crédibilité...

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  3. Tu parles, Loulou, de se construire un argumentaire contre la bêtise (de droite)ambiante. Voici une pièce de plus à ajouter à l'arsenal:

    http://www.ledevoir.com/culture/livres/353480/quelle-est-votre-juste-part

    Yves

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    1. J'ai lu et relu. Il est clair qu'il faille éviter le piège de l'uniformisation. On doit démontrer la force de bifurquer là où le contact serait trop nuisible et foncer lorsque c'est ce qu'il faut faire. Il faut avoir la force de vivre dans des zones de gris ondulantes et changeantes. Ça demande un effort intellectuel, et lorsque nos élus en sont incapables, je crois qu'il faut le faire pour eux.
      Je n'ai malheureusement pas connu beaucoup de politiciens qui étaient là pour nous excepté René Lévesque et Jacques Malépart. C'est déjà pas mal puisque je ne crois pas que la nouvelle génération puisse en nommer un seul!
      Je vous le demande, nommez-en : peut-être Parizeau, Lesage, les chefs de Québec solidaire…

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